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Au début du printemps, du balcon andalou en fer rouge, barré d’un oranger, petit mais odorant, je voyais distinctement, le matin venu et par temps clair, l’arrivée des oiseaux. Les oiseaux meurtris portés par le vent. Comme des bateaux à voile, je les regardais s’éloigner lentement sur la mer d’Espagne. Ils scintillaient à blanc, deux coups d’ailes dans le ciel vide – demeure immobile d’un jeune dieu, immature et silencieux – écorché de bleu, sans aucune fioritures ni couronne pour ses îles. |
De là où j'étais, du balcon étroit et sans beaucoup de perspective, mais assez tout de même, c'est avec émotion, que je voyais dans le ciel, en ce soir d'automne, relativement chaud et clair, arrivés par petits groupes, les oiseaux migrateurs qui se regroupaient sur les fils pour pouvoir partir dans quelques jours. avec entrain, dans le ciel azuré d'une fin de journée, aux couleurs chatoyantes. Je restais là, écorchée, comme blessée, par tant de beauté spontanée, éphémère et millénaire à la fois. |
Retraverser
Retraversée de pierres de pierres creusent aux corps disparus .
Au sommet d'une flêche le toit de bois.
Tirer des mots des choses, dans l'éclaté des signes d'autres espaces s'ouvrent .
Se laisser percer - jaillir des trous de percées
De failles fissures de murs
D'entailles de grains
En pages mémoires
Dans les murs de pierres regarde le bois remémore toi à partir de l’œil.
Des mots coupés découpés
Joue la langue de saint Bertrand de Comminges:
Site des trames des anges aux sentiers des songes sereins
Des mésanges des renards sans danger pour les méninges.
La bâtisse totem abrite la mitre le bâton l'église des nuages les dalles noires les lichens teintés la porte image du trône l'autel narcisse les fresques récits la dame au voile enluminé des anges. Les récités à plat des anges du buis du songe.
Aussi :
Renard mitre sereine mines signes
Bâton totem imminent miroir broderies
Songes artisans
Et le reste c'est à dire:
ô mon visage de grêle
à l'appuie de l'arbre
relance tes rames
ta margèle de marne
lance-mange
Ton ancrée.
Dans l'emmélé des lignes sortir des signes. Retraverser en fragments en morceaux d' images
Sur les dalles en damiers creusées des passages passés
tous ces pas qui ne résonnent plus.
Dans cette colonne de ventre sculpté-taillée les restes du passé laissés au yeux de ceux curieux qui veulent encore regarder
Il y a encore à voir, à croire encore,? pour ceux qui veulent ou qui peuvent,?
Il y a tout ce qui nous a été laissé délaissé:
Sculptures de bois luisants des images figées taillées de pierres en pierres jusqu'aux tombeaux vidés des corps qui les ont habillés
Il reste les restes : Des mitres crosses chasubles des chaussons et nous qui circulons dedans tout cela, ce là d'un a avec accent du lieux du temps.
Devant nous devant, juste devant, nos yeux qui cherchent à déchiffrer reprendre comprendre ce que ces choses font là dans ce là de maintenant.
Autour, c'est toujours un lieux qui respire l'intérieur des murs ajourés en terrasses de contemplation: le cloître
Il y a un centre dans ces lieux perchés, il se déplace avec vous, un centre de déplacement en quelque sorte.
Au centre un carré de vert, à ces milieux de pierres de la tendresse végétale, une croix de fer noire rouillé, et autour, des arcades qui surplombent pour ceux qui s'y promènent et se font oeil.
Un cloître de pavés défaillants, ce sol qui joue de l'insécurité des chevilles, ne pas être totalement sûr: faire gaffe où l'on met les pieds, occupe la pensée.
Il y a des hauteurs innacessibles à St Bertrand ; Des zones infranchissables, des zones de terrasses qui surplombent les côtés.
Des lieux de vues, surveiller ou contempler, les lieux . Toujours la peur dans la douceur d'un lieux sacré à préserver.
Retraversées:
Quels chemins parcouru entre mettons : mitre et trime?. l'un et l 'autre se contiennent sans force, par agencements.
Le sens surgit des mots entre d'autre mots, des lettres disponibles aux brassages, tas de lettres, tas de mots, tas de pierres encore les pierre à St Betrand la durée de la pierre marque l'espace.
Plus bas beaucoup plus bas des murs encores découverts d'autres murs arazes le sol, des murs d'autres temps d'avant St Bertrand.
Quelles lettres auront ces murs ? Quelles lettres auront ces murs découverts?
Car dans la pierre comme dans toutes choses des lettres sommeillent des lettres de temps tranquilles qui attendent l'attrapeur des signes .
Le soleil sur la façade du mur de l'église de MONTASTRUC LA CONSEILLERE
des pigeons vols.
Je ne découperai pas ce mot , je ne découpe rien assis à mon bureau les mains qui pianottent, assez de découpe autour.
je cherche, ne trouve rien, parce que je cherche .Ne pas chercher dans le dédale de la pensée. Des passages qui ne m'appartiennent pas viennent d'eux mêmes à qui sais ne pas savoir.
« Deux lignes par jours »:
C'est pourtant simple dans l'intitulé: « deux lignes par jours »
Et les jours s'accumulent sans qu'aucune lignes ne pointes le bout d'un début de chose.
Ou alors je travaille du texte déjà à l'air, du texte déjà tiré du bas, je le repasse et re-repasse au laminoir du dégraissage, faire tomber la graisse des mots. Les mots graisseux de trop.
RETRAVERSER
De travers tient, dans l'oubli du passé qui trace et colle
Le passé est aussi une graisse : faire fondre celle-ci en huile, c'est difficile mais avec un peut de feu, une clareté peut être, un début de lu-mi-no-si-té.
RETRAVERSER: ce dit d'une situation que l'on reproduit dans le sentiment d'avoir oulié quelque chose:
ex :il retraverse son couple, son parcours, son chemin.
CHEMIN DE TRAVERSE: chemin qui aide à retrouver une situation perdue par avance /
Je me souviens il était accoudé à la table et après un silence il dit : « Je vous propose d'écrire deux lignes par jours pendant un mois et de produire une dizaine de pages »
Silence des mots, vient le tour des soupirs intérieurs: dix pages dix pages.
J'ai rien dit
j'avais dit ne pas avoir assez écrit
j'ai pas dit le temps les moments à attraper
j'ai pas dit le forcé en moi
dix pages
dix doigts
cinq me manque pour écrire les dix
j'ai deux mains mais dans l'écrit cinq doigts
les autres sont peinards ceux qui n'écrivent pas
ils reste à contempler l'autre partie qui s'agitent ou pas.
au pas à pas disent les pieds qui eux savent de quoi ils marchent
Bien sûr, faut des contraintes, des cadres encadrant l'encadré, dix pages, faut écrire gros, me revient les vieux reflex d'écoliers.
Et puis il y a l'espace pas obligé de tout combler
Surtout ne pas combler
ne rien boucher
creuser c'est faire des espaces entre
ne plus combler pour produire.
Dans le jardins je jardinier jardine
le rouge gorge le regarde
Ils se suffisent au temps ?
Retraverser : comment garder le lien quand rien ne vient ?
Allons au plus simple:
Aujourdhui il fait froid je n'ai toujours pas mangé à 13 heure 20. Le ciel est gris de chat. Les pigeons pigeonnes sur les toits, se tortillent d'agitation printanière, à Montastruc la Conseillère. L'église et la mairie semblent se jauger de haut (surtout l'église) . Le soir la mairie éclaire l'église d'un gros oeil de République, cela ne gène personne.
Les pigeons ont la tête dans les plumes,l'éclat de lumière gène peut -être les insomniaquent, mais y- a t'il des insomiaquent à Montastruc la Conseillère? Je ne sais pas.
Le soir, je regarde par la fenêtre à double vitrage, et voit souvent un autre qui me me regarde.
Heureusement que j'ai toute ma tête, parce que finirais par croire que je suis parano.C'est vrai, il est là. A force j'ai remarqué qu'il vient lorsque la lumière de la cuisine est allumée, comme un papillon attiré par les photons.
Suspendu dans le vide il semble adhérer aux parois de l'église et dés que je l'approche trop prêt, il disparaît.
Cela me rassure de le savoir timide, je peux continer à travailler,ou flâner, ou rien, rester là sans rien faire, le regarder aux mêmes gestes.
Il faut sérieusement s'ennuyer pour faire le mime d'une personne que l'on ne connait pas, et puis le soir par tout les temps, oui par tous les temps, qu'il pleuve où pas, mais jamais le jour ça non, jamais.
Il est comme ces chouettes appelées « dames blanches » attirées par la lumière de la nuit des habitations.
Il s'habille comme moi, peut- être est-ce par camouflage?,je ne vois pas d'autres raisons. Il se camoufle en vous pour vous faire croire que vous vous reflétez dans les carreaux, c'est très plausible .
Mais moi, je sais bien que ce n'est pas moi puisque je suis assis chez moi et que lui est dehors, la tête dans l'arrête du mur de l'église.
L'été je m'en débarrasse en ouvrant la fenêtre, mais l'hivers il a tout le loisir de m'observer.,Je n'en parle à personne de peur, de faire peur, déjà qu'elle est diffuse, on le sent, vous la sentez pas vous la peur ?
C'est drôle tout ce que l'on peu voir la nuit. Par exemple devant chez moi je vois des chats que le jour je ne vois pas, pourtant le jour on voit mieux, avec la lumière,. Peut être est-ce le manque de mouvements qui fait que l'on perçoit mieux justement le moindre mouvement.
Le moindre chat à l'horizon et vous ne voyez plus que lui, il emplit toute la rue, pourtant c'est pas gros un chat environ 2 ou 3 kilos et encore pour les plus gros.
La nuit il y a toujours une part de secret dans ce qui passe devant vos yeux.
Au ventre de la langue
Poussées frottements
souffles déglutitions
Porter jouer rentrer
Dans la langue langage
quel qu'il
quel qu'elle soit
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Une ligne par jours écoulés.
Qu'est ce que c'est une ligne? Une succesion de points, des grains collés,qui mit bout à bout donne l'illusion d'une continuité.
Aujourd'hui il pleut, le ciel est gris les gens marchent la tête dans les épaules
La vache est dans le pré et tire à elle toute l'herbe, avant que ce ne soit -elle qui la tire à elle; Nourrie devient toujours nourissant.
Aujourd'hui
Langue souffle dans un palais
Frottements déglutitions
deviennent langage
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Sa langue en bouche
Langue souffle
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Il pleut le week -end de pâques, il pleut sur l'église qui découline et le christ enchristé sur sa croix de bois pour un infinit .
L''infinit du temps des figurines, l'image d'un homme en croix, la pluie, le vent, le soleil, le gèle, rien ne le fera descendre, rien.
« Je pleure devant cette
fêlure de fleur
Je n'irai pas voir le docteur . »
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Eaux des rêves
Souvenirs embruns
récifs
conscience de cendres.
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Les jambes lestent la conscience
du corps
Les rêves poussent les bâteaux
du port
L'assauts des embruns fracassent
Les coques rigides
En souvenirs de cendres.
L'armature des idées fuie en bloc
Ses attaches récifs .
Etre bouchon dans la tempête.
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Autre chose les arbres
l'écorce
la coquille d'escargot
Autre chose les feuilles
les oiseaux
Autre chose en échos
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A la Pascale les agneaux détalent.
Aux souvenirs des prés salés vient s'ajouter, les tables mises en familles, les sourires, les rires. Les verres de vin rouge levés tout de go, pour que la viande prise dans son jus, donne une fois de plus toute la saveur à cette table où se rejoignent, celles et ceux qui s'appartiennent, sans le vouloir.