textes écrits par les participants du sentier d'écriture Matabiau-Carmes, samedi 19 novembre 2011 |
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Sur l'autre rive, je suis allé. Sur ce côté ensoleillé, j'ai trainé ma bonne humeur. Je regardais passer les bateaux, les péniches. J'entendais les commentaires des guides gueulés dans des haut-parleurs mal réglés. Je laissais couler ces instants comme un bout de bois glissant sur l'eau, se balançant joyeusement de ridules en ridules poussées par le vent. A la terrasse d'un café, j'observais la rive nord avec inquiétude, terrifié par l'énorme bâtiment sombre plongeant ses pieds dans l'eau froide. Là-bas, on y soignait. Devrais-je y aller ? Mais ne m'y étais-je pas déjà rendu ? N'y étais-je pas en ce moment même ? Je devais vérifier. Un simple clignement de paupière et j'entrais dans le tourniquet des enfants abandonnés. Je fermais les yeux et me retrouvais dans cet endroit imposant, glacé, exposé au vent mauvais. De la mousse se répandait lentement dans les interstices des briques rongées par l'humidité. Et je me découvrais, nu, les bras encapsulés dans la camisole des aliénés.
PIERRE |
LUI…N’EST PLUS LA
Derrière ses vestiges L’eau de la Garonne coule paisiblement En haut de l’escalier le ficus, immense, se colle contre la fenêtre, Tel un chat contre un radiateur Il doit être doit heureux là… Sur les marches des escaliers Les aspirants rédigent. En bas dans l’entrée, les visiteurs rentrent Euphorie de l’instant Ils bavardent bruyamment. Un grand bruit revient sans cesse Je ne sais pas ce que c’est. Peut-être une lourde table de fer Trainée sans ménagement Je suis assise là, sur une marche de l’escalier Face à la grande fenêtre Contre laquelle se blottit le ficus-chat Derrière eux subsiste, De l’ancien pont de l’Hôtel-Dieu Une ultime assise LUI… N’EST PLUS LA
BERNADETTE |