textes écrits par les participants du sentier d'écriture Matabiau-Carmes du 12 mai 2012 |
Les gens sont beaux à Toulouse. Les forains débarrassent le marché, près du restaurant où nous avons déjeuné. Pierre, mon comparse, et enrhumé mais il va se soigner, d’ailleurs je pense qu’il essaie de se soigner , qu’il essaie de se soigner !! Pierre qu’il ne guérisse pas, ce serait trop triste !!! Devinez comment s’appelle la boulangerie face au bistrot ? Le Farfadet, cela lui va bien à Pierre ou au boulanger ?? A côté, vins, olives et truffes : « A l’œuvre » Au fond de la ruelle, l’église dans laquelle Karine s’est apaisée… Comment s’appelle-t-elle cette église ? L’église s’appelle, j’ai oublié, difficile le nom des églises… Trois pantalons, pas rouges, gambadent sur le trottoir, La musique banale, pourtant sympathique, Pierre hésite sur son orthographe, il a tort, Nouveau pantalon qui passe, Une petite fille à pois multicolores, sucette au bec Monsieur tatoué avec chapeau La petite fille passe dans l’autre sens, 2 vélos dans la ruelle, Vert scintillant, la croix de la pharmacie, Eglise et croix, tiens donc ! Aujourd’hui pas de soleil, mais grosse voiture, Une dame et sa petite fille font la manche devant le Farfadet Plein de gâteaux, elles, verres en cartons, vides. Interdit sauf aux vélos Côté cour !
DOMINIQUE |
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Un bar. La table du coin, coincée contre le mur, tout près de la vitre. Pour voir. Pour observer. La vie qui va. Fin du marché. On rentre tout. Dommage ! J’aime le marché. Cette vie dans la ville. Cette vie qui nourrit la ville. Alors la vie se déplace, en terrasse. C’est un autre temps qui commence. Un temps pour le partage. Un temps pour sortir du temps, du temps organisé, du temps planifié. C’est un temps sans entraves. C’est le temps du week-end. La radio joue un air jazzy. Le temps peut prendre son temps. La vie s’écoule. On partage des bières. On lit la presse. L’important c’est d’être là, avec ce temps pour soi. Derrière nous, deux amoureux. Le journal qu’elle faisait mine de lire n’était qu’un prétexte : elle l’attendait. Et le voilà, son visage s’éclaire. Le journal est replié. Un temps pour la complicité. Sur le trottoir d’en face aussi, deux amoureux ; ils se tiennent par la main. La nonchalance du week-end s’installe. Seule la serveuse s’active. La pauvre ! Ce temps de nonchalance n’est pas pour elle !!
MIREILLE
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Bar du matin. Silences … Apesanteur… Eclats de rires – Silences. J’adore le bruit du percolateur dans un café ; Geneviève qui joue les reporters photographes ; à travers la vitre : l’envie…c’est le nom de la boutique au coin de la rue, « vins, olives et truffes » ; un journal oublié, une table vidée…traces ; tables débarrassées, tables en attente ; C’est ainsi dans les cafés, on y vient seul ou à plusieurs pour y débusquer le temps, le temps du partage ou le temps retrouvé ; Nouveau client…(…) Et cette table, qui nous fait face et qui reste désespérément seule… Terrasses et cafés crème me font penser à Serge Reggiani « Il suffisait de presque rien…peut être dix années de moins… » ; Messaoud, attentif, les mains croisées, pensif ; L’exercice troublé, perturbé par la venue de la bar-woman : il faut consommer ; Ce sera un déca pour Mireille ! Et la table qui a enfin trouvé preneurs ! Deux jeunes gens, branchés. Etre branchés et consommer…la vie moderne ! Messaoud, souriant, la musique qui nous alanguie ; 14h14. Il n’est que 14h14 ! Le duo complété, silences, vite, vite que la cloche sonne la fin de l’exercice ; envie de changer la consigne, d’arrêter ce temps. Trois copains, trois demis : deux blondes, une rousse ; Combien de temps ? Combien de temps encore ? Dernière chanson de Reggiani, paroles, écrits – Non pas comme cela ! Paroles et cris ! Il l’aime tant le temps qui reste ! Et le rock ? Fin de l’exercice ? Points d’exclamations !!!!!!!!!!
KARINE
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textes écrits par les participants du sentier d'écriture Matabiau-Carmes, samedi 19 novembre 2011 |
Bar du matin
Bar du matin, début d'après-midi, situation incongrue. Pas de martini blanc solitaire. Pas de malaise et de culpabilité au comptoir. Pas d'incertitude et d'hésitation car les consignes sont claires : les pensées seront dictées et les visions partagées. Ainsi soit-il.
Le jazz au coin de la rue, les jeans, les jupes, les lunettes de soleil qui passent, les smartphones collés aux oreilles, les enseignes des magasins accrochées aux yeux, les volets entrouverts, les bruits des verres sur les tables, les passants qui hèlent, les chaises déplacées, les odeurs de café et de cigarette mêlés, les belles lumières glacées d'automne et les courants d'air n'existent pas.
Je ne suis pas là.
Mes compagnons et moi sommes ailleurs, dans le miroir de ce qui est, quelque part entre la rue des Polinaires et le ciel bleu. Nous observons derrière une glace sans teint avec la vision sélective d'un tueur fou au coin d'une rue.
Le regard des gens qui passent est soudainement balayé par le vent. Et moi, toujours planant, je m'accroche désespérément à l'écoute de mon acolyte pour atterrir en douceur vingt minutes plus tard à la terrasse du bar du matin un automne en début d'après-midi.
PIERRE |
Croix verte, Nicolas, discussion entre filles, langue anglaise, petit accent, observation. Couple qui s’assied, passant qui passe, un bébé à casquette, un blouson qui s’échappe, bon chic bon genre, chaussures de sorcières, odeur de cigarette, petite brise légère… Jazz, « Un café s’il vous plaît ! », passage étroit, y’a du monde qui passe, j’observe, j’écoute. Ho !, un chaperon rouge ! « Je suis à l’affut de tout », « ho ! elle est trop belle ! ». Nouveaux voisins, odeur de pizza, elle doit être froide avec le temps qu’il fait … Le monsieur a l’air fatigué, il a de grosses valises sous les yeux. Et celui-là, là-bas, il a l’air tout inquiet. Quand il parle, il fronce les sourcils, il a le pied qui gigote. Un chien, la photographe, finalement la petite fille mange sa pizza. Le monsieur inquiet regarde par terre, il contracte sa mâchoire. Odeur de café, bruit de bistrot. Œil aux aguets, je cherche, je cherche … Deux atchoums, un sifflement, un Lafayette qui se promène, un mouchoir dans une poche, une mère et sa fille. Démarche tranquille, un léger frisson … la police qui passe … hahaha ! Soupirs …
Y’a comme un silence qui flotte, juste là !
Un homme au casque blanc, un autre au Kway et à la casquette bleue. L’homme inquiet à froid aux mains… Un vieux solex… On n’est pas trop mal ici. Des gens qui font la manche, ils attendent. D’où viennent-ils ? Le gobelet est vide. Les regards en disent long ? Nos voisins ont fini, le thé est bon, les feuilles volent, des rires, des regards …
AGNES |
STOP ! OH ! VOITURESSS !
La place… des voitures
Des paroles qui passent Le vent soulève les feuilles Une musique au loin
Des voitures, des voitures Une écharpe grise, Une cigarette, pouah ! Une petite fille blonde dans sa poussette Non, non pas de café, Place des Carmes, bar du Matin Le soleil sur la façade jaune
Des voitures, des voitures… Un couple âgé passe en se tenant par la main Voitures, encore des voitures, mon souvenir en sera nourrit A la terrasse les gens fument, Le serveur joue à l’équilibriste
Des voitures, des voitures Ah! Un vélo, chouette! Un saxo au loin, hum ! J’adore Rita et moi changeons de place Tentative Fuir les voitures Une rue piétonne, monde sans elles Etals des marchands, multitude de fruits La ville côté jardin. Un enfant sur sa trottinette. La vie. STOP ! OH ! VOITURESSS !
BERNADETTE |